mardi 21 mai 2013

Le parcours du combattant: extrait de mon Epître à Tounkaranké




Cher ami

Entends-donc
Ce chant du poète-guerrier
 
                 Le parcours du combattant


Je traverse la vie en brasse coulée
Par les vagues emporté 
La tête tantôt sans l’eau, tantôt à l’air libre 
Mes périodes d’apnée, dans les abîmes je m’engouffre 

Et la vie me nargue avec ses dents de murène 
Et voilà que soudainement, sans que j’en revienne 
Cette main invisible me propulse hors des flots 
Et la massue du destin a tôt fait de me replonger sous l’eau


Mes poumons ont juste eu à se réaérer

Que j’ai de nouveau tôt fait de m’égarer



Ah, l’ami, je te surprends là avec ce regard

De tristesse mêlé à mon  égard

Ces yeux envieux sur mes conquêtes s’attardant

Sans égard à mon vécu de conquérant



Sais-tu seulement combien j’ai eu à en mourir?

Sais-tu seulement jusqu’où je suis allé les quérir?

Sur mon chemin, l’affection étranglée

Le rêve étouffé, la joie muselée

Sur mon parcours, les terrains minés

Les traquenards avortés, les cauchemars surmontés



Ami, tu me contemples et tu m’admires?

Et de ma place tu veux faire tienne sans coup férir?

Mais combien de montagnes, combien de chaînes

Serrais-tu prêt à escalader, à briser sans haine

Combien d’océans, combien de contrées

Serais-tu prêt à sillonner sans rechigner?

Cher ami, vie de combattant n’est guère sinécure

C’est une partie d’éternelles guerres



MOUNTAGA   FANÉ   KANTÉKA 

ÉPÎTRE  À TOUNKARANKÉ, 

prisonnier de l’exil