samedi 21 avril 2012

LE MALI, VICTIME DU POISON DÉMOCRATIQUE




Si l’impérialisme occidental voulait détruire les nouveaux États africains, il a en partie réussi son coup. Grâce au poison très efficace qu’est la « démocratie ». Un concept aussi abstrait que flou qui, au lieu de favoriser l’égalité ou le mérite, n’a fait qu’accentuer la division et la corruption dans des sociétés déjà gangrénées par des clivages ethniques ou de castes. Pour m’en limiter au Mali, beaucoup de mes compatriotes s’accordent pour dire que la « démocratie » a carrément tué ce pays, en y consacrant la MORT DE TOUTE FORME D’AUTORITÉ, favorisant l’effritement du tissu social et brouillant les repères grâce auxquels fonctionnait cette société. Et surtout, en y instaurant une AUTRE FORME DE DICTATURE : celle du GAIN MAL ACQUIS.
On assiste à l’émergence d’un OSTENTATOIRE EGOÏSME, aussi féroce que destructeur. Si bien que le VÉRITABLE DANGER qui guette le Mali n’est pas la menace de partition brandie par les rebelles touaregs ou l’intégrisme brandi par les islamistes, mais celle d’une EXPLOSION SOCIALE pouvant prendre des formes variées, toutes aussi tragiques.


LES RAVAGES D’UNE DÉMOCRATIE COCA-COLA


Comme le rappelait NYERERE, la démocratie doit se faire conformément à l’histoire, à la culture et au niveau de développement d’un pays et ne peut se concevoir « comme une BOUTEILLE DE COCA-COLA que chacun est obligé de boire. » En fait de bouteille de coca-cola, il aurait dû parler de CIGÜE, ce poison que le philosophe grec Socrate fut condamné à boire pour succomber. C’est cela qui est arrivé au Mali, face aux diktats des institutions de Bretton Woods, faisant de la « démocratie », présentée comme la voie toute indiquée pour le « développement », une condition pour leur aide financière. Et depuis, ce pays a amorcé une pente dangereuse, au point que certains en arrivent à regretter le temps de la dictature militaire du Général Moussa Traoré qui, à l’époque, avait justement pressenti en cette démocratie imposée une « CAMISOLE DE FORCE » que le Mali n’était pas prêt à porter.

Le problème réside en réalité au niveau de la FORME que cette « démocratie » a prise chez nous. Au lieu d’une « démocratie sociale » qui aurait véritablement soulagé les populations, on s’est retrouvé parachuté, sans aucune préparation, dans l’une des PIRES FORMES DE GOUVERNANCE. Un succédané de « démocratie libérale » ou DÉMOCRATIE DE MARCHÉ s’inspirant du LIBÉRALISME SAUVAGE qui fait tant de ravage dans certains pays occidentaux, pourtant culturellement  mieux aguerris que nous sur la question. Et le DOGME s’est très vite enraciné chez nous que c’est cela LA « DÉMOCRATIE », dans le meilleur des mondes. La panacée !

Mal inspirés ou opportunistes, nos intellos, naguère zélateurs du parti unique UDPM, ont tôt fait de tourner casaque, adoptant des procédures et des institutions (des coquilles vides) et des mœurs nouvelles pour faire avaler aux populations cette dangereuse mixture. Avec à la clé une FLORAISON DE PARTIS POLITIQUES en proie à l’ERRANCE IDÉOLOGIQUE, n’ayant comme seul objectif que la prise du pouvoir pour accéder aux richesses nationales. D’où des formations à base régionaliste, avec la rapide émergence d’une BOURGEOISIE COMPRADORE faite de nouveaux riches qui ont saigné le pays à blanc, notamment par le truchement des privatisations massives des entreprises publiques, l’attribution de marchés de gré à gré, la spéculation foncière, etc.. Le DÉTOURNEMENT DES RICHESSES NATIONALES se faisant avec la complicité de leurs PARTENAIRES OCCIDENTAUX, prêts à tout pour CAUTIONNER ces FORFAITURES à travers leurs médias, fermant les yeux sur les FRAUDES ÉLECTORALES MASSIVES. Ainsi, l’AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT, ayant servi d’objet de chantage pour l’instauration de la « démocratie », retourne en partie dans les pays occidentaux, par le truchement de cette IMPOSTURE.

LES FILS À PAPA DE LA DEUXIÈME GÉNÉRATION

Après avoir été victime des gabegies de la première vague, le Mali ploie maintenant sous le poids d’une nouvelle génération de « démocrates » compradors, plus résolus que jamais à faire mieux que leurs pères dans le banditisme politique et l’enrichissement illicite, via le démantèlement du patrimoine national. Ayant grimpé l’échelle sociale avec le nom, le réseau et les ressources de leurs pères retraités, ils veulent en imposer aux autres, brandissant souvent des titres fictifs prétendument obtenus en Occident. Au fond, leur devise est la suivante : « J’ai préséance sur les autres, du fait de l’héritage politique de mon père. » Pour ne pas dire : « Mon mérite est que mon père a su mieux se prostituer que vos pères. » ou « Je sais mieux me vendre que vous ne pouvez le faire ».

Ils savent effectivement bien se vendre, puisqu’ils ont compris qu’il faut passer par des BLANCS et leurs réseaux pour s’imposer dans son propre pays. Pour cela, ils accepteraient volontiers de devenir FRANCS-MAÇONS ou autres sectaires, pourvu que cela les mène au sommet…

À suivre

Mountaga Fané Kantéka